Faites entendre que les hommes ne sont point faits pour être servis; que c'est une erreur brutale de croire qu'il y ait des hommes nés pour flatter la paresse et l'orgueil des autres; que le service étant établi contre l'égalité naturelle des hommes, il faut l'adoucir autant qu'on le peut; que les maîtres, qui sont mieux élevés que leurs valets, étant pleins de défauts, il ne faut pas s'attendre que les valets n'en aient point, eux qui ont manqué d'instructions et de bons exemples; qu'enfin, si les valets se gâtent en servant mal, ce que l'on appelle d'ordinaire être bien servi, gâte encore plus les maîtres; car cette facilité de se satisfaire en tout, ne fait qu'amollir l'âme, que la rendre ardente et passionnée pour les moindres commodités, enfin que la livrer à ses désirs. La sobriété donne toujours assez d'appétit, sans avoir besoin de le réveiller par des ragoûts qui portent à l'intempérance. Les grâces sont trompeuses, la beauté est vaine: la femme qui craint Dieu, c'est elle qui sera louée. Chargé d'une mission éducatrice dans la famille ROYALE, il a publié des textes didactiques, roman ou essaie, souvent inspiré de sa foi religieuse. Dans la suite, vous pourrez les préparer doucement contre les discours des Calvinistes. Finissez en disant que tous ceux qui crieront, Seigneur, Seigneur! Trouvé à l'intérieur – Page 383plan d'éducation la discipline de l'Eglise de son temps , et qu'au contraire il ne faisoit que suivre dans ce plan l'usage universel pour l'éducation des filles chrétiennes . Que si ce Père vouloit qu'une trèsjeune fille apprît ainsi ... Broché. Il faut sans doute un génie bien plus élevé et plus étendu pour s'instruire de tous les arts qui ont rapport à l'économie, et pour être en état de bien policer toute une famille, qui est une petite république, que pour jouer, discourir sur des modes, et s'exercer à de petites gentillesses de conversations. Combien voit-on de maîtres et de collèges! At nunc praeclare agere se putant, si tantum castae, probaeque, amandi, otiandi, maledicendi studium lusu assiduo arceant." Une confession sans changement d'intérieur, bien loin de décharger une conscience du fardeau de ses péchés, ne fait qu'ajouter aux autres péchés celui d'un monstrueux sacrilège. Ne le laissez jamais flatter par de petits esprits, ou par des gens sans règle: on s'accoutume à aimer les moeurs et les sentiments des gens qu'on aime; le plaisir qu'on trouve d'abord avec les malhonnêtes gens fait peu à peu estimer ce qu'ils ont même de méprisable. Choisissez donc, ou dans votre maison, ou dans vos terres, ou chez vos amis, ou dans les communautés bien réglées, quelque fille que vous croirez capable d'être formée; songez de bonne heure à la former pour cet emploi, et tenez-la quelque temps auprès de vous pour l'éprouver, avant que de lui confier une chose si précieuse. Il faut se contenter de suivre et d'aider la nature. Si, au lieu de donner aux enfants de vaines craintes des fantômes et des esprits, qui ne font qu'affaiblir, par de trop grands ébranlements, leur cerveau encore tendre; si, au lieu de les laisser suivre toutes les imaginations de leurs nourrices pour les choses qu'ils doivent aimer ou fuir, on s'attachait à leur donner toujours une idée agréable du bien, et une idée affreuse du mal; cette prévention leur faciliterait beaucoup dans la suite la pratique de toutes les vertus. C'est que l'âme quitte le corps, et que le corps s'en va en poussière. Tout ce qui réjouit l'imagination facilite l'étude: il faut tâcher de choisir un livre plein d'histoires courtes et merveilleuses. Accoutumez donc les filles, naturellement trop crédules, à n'admettre pas légèrement certaines histoires sans autorité, et à ne s'attacher pas à de certaines dévotions, qu'un zèle indiscret introduit, sans attendre que l'Eglise les approuve. Mais, malgré son titre, ce texte concerne l'éducation des enfants garçons et filles. Mais que s'ensuit-il de la faiblesse naturelle des femmes? Représentez l'Ecriture sainte, au milieu des fidèles, comme la règle souveraine de la foi. Quel dégoût pour elle de descendre de l'héroïsme jusqu'au plus bas détail du ménage! En même temps il faut chercher tous les moyens de rendre agréables à l'enfant les choses que vous exigez de lui. Intro. On peut insinuer une infinité d'instructions plus utiles que les leçons mêmes, dans des conversations gaies. Enfin, il faut considérer, outre le bien que font les femmes quand elles sont bien élevées, le mal qu'elles causent dans le monde quand elles manquent d'une éducation qui leur inspire la vertu. A quoi sert, disent-ils en eux-mêmes, d'apprendre toutes ces choses dont on ne parle point dans les conversations, et qui n'ont aucun rapport à tout ce qu'on est obligé de faire? En leur parlant ainsi de ceux qui ont arraché aux anciens pasteurs une partie de leur troupeau, sous prétexte d'une réforme, ne manquez pas de faire remarquer combien ces hommes superbes ont oublié la faiblesse humaine, et combien ils ont rendu la religion impraticable pour tous les simples, lorsqu'ils ont voulu engager tous les particuliers à examiner par eux-mêmes tous les articles de la doctrine chrétienne dans les Ecritures, sans se soumettre aux interprétations de l'Eglise. Rien n'est plus négligé que l'éducation des filles. L'étrange émotion que cause, même à des siècles de distance, le spectacle de ces enfants observant le silence ou parlant bas du lever au coucher, ne marchant jamais qu'entre deux religieuses, Tune devant, l'autre derrière, pour empêcher que, «ralentissant le pas sous le prétexte d'une incommodité, elles aient entre elles . LXXXIV, 9. La lâcheté est méprisable partout; partout elle a de méchants effets. Il ne faut pas même s'abstenir de les prévenir en général sur certains défauts, quoiqu'on puisse craindre de leur ouvrir par là les yeux sur les faiblesses des gens qu'ils doivent respecter; car, outre qu'on ne doit pas espérer et qu'il n'est point juste de les entretenir dans l'ignorance des véritables règles là-dessus, d'ailleurs le plus sûr moyen de les tenir dans leur devoir est de leur persuader qu'il faut supporter les défauts d'autrui, qu'on ne doit pas même en juger légèrement, qu'ils paraissent souvent plus grands qu'ils ne sont, qu'ils sont réparés par des qualités avantageuses, et que, rien n'étant parfait sur la terre, on doit admirer ce qui a le moins d'imperfection; enfin, quoiqu'il faille réserver de telles instructions pour l'extrémité, il faut pourtant leur donner les vrais principes, et les préserver d'imiter tout le mal qu'ils ont devant les yeux. Si vous en aviez plusieurs, vous pourriez en être embarrassée, à cause des affaires qui vous assujettissent à un commerce extérieur plus grand que vous ne le souhaiteriez. Joignez-y les moyens d'établir de petites écoles, et des assemblées de charité pour le soulagement des pauvres malades. Peignez au naturel les combats de Saül et de David; montrez celui-ci dès sa jeunesse, sans arme et avec son habit de berger, vainqueur du fier géant Goliath. Il est vrai que, pour les rendre utiles, il faut les assaisonner de manière qu'on en ôte l'exagération, la flatterie, et qu'en même temps on rapporte tout le bien à Dieu comme à sa source. Accoutumez l'imagination des enfants à entendre parler de la mort; à voir, sans se troubler, un drap mortuaire, un tombeau ouvert, des malades même qui expirent, et des personnes déjà mortes, si vous pouvez le faire sans les exposer à un saisissement de frayeur. Appliquez-vous donc à faire entendre aux filles combien l'honneur qui vient d'une bonne conduite et d'une vraie capacité est plus estimable que celui qu'on tire de ses cheveux ou de ses habits. Ce n'est pas qu'il faille à tout moment comparer les sentiments et les actions de l'enfant avec la vie de Jésus-Christ; cette comparaison devient droit fatigante et indiscrète: mais il faut accoutumer les enfants à regarder la vie de Jésus-Christ comme notre exemple, et sa parole comme notre loi. J’espère que ce texte vous plaira. L'exemple de tant de martyrs, et d'autres premiers Chrétiens de toute condition et de tout âge, fait voir que la grâce du baptême, étant ajoutée au secours de l'éducation, peut faire des impressions encore bien plus merveilleuses dans les fidèles, pour leur faire mépriser ce qui appartient au corps. Je sais qu'on peut y trouver de fâcheux mécomptes; mais il faut se contenter des qualités essentielles, et tolérer les défauts qui sont mêlés avec ces qualités. Mais ne craignez rien tant que la vanité dans les filles. Chapitre 11 A mesure que leur raison augmente, il faut aussi de plus en plus raisonner avec eux sur les besoins de leur éducation, non pour suivre toutes leurs pensées, mais pour en profiter lorsqu'ils feront connaître leur état véritable, pour éprouver leur discernement, et pour leur faire goûter les choses qu'on veut qu'ils fassent. Dites à l'enfant que Dieu est la vérité même; que c'est se jouer de Dieu, que de se jouer de la vérité dans ses paroles; qu'on doit les rendre précises et exactes, et parler peu pour ne rien dire que de juste, afin de respecter la vérité. Ce qui reste à faire, c'est de désabuser les filles du bel esprit. Il faut encore que les parents leur paraissent pleins d'une amitié sincère pour eux: car les enfants apprennent souvent de leurs parents même à n'aimer rien. Étienne Ficquet, Portrait de François de La Mothe Fénelon, 1778. Quoique vous veilliez sur vous-même pour n'y laisser rien voir que de bon, n'attendez pas que l'enfant ne trouve jamais aucun défaut en vous; souvent il apercevra jusqu'à vos fautes les plus légères. Voilà d'où vient cette idée si sombre et si affreuse de la piété, qu'il retient toute sa vie; c'est souvent tout ce qui lui reste d'une éducation sévère. Louez l'instruction, qui nourrit l'âme et qui la fait croître; estimez les hautes vérités qui l'animent à se rendre sage et vertueuse. Il est bon seulement de leur faire sentir, autant qu'il est possible, les plaisirs que l'esprit peut donner, comme la conversation, les nouvelles, les histoires, et plusieurs jeux d'industrie qui renferment quelque instruction. Elle ne craint ni froid ni neige, tous ses domestiques ont de doubles habits: elle a tissé une robe pour elle, le fin lin et la pourpre sont ses vêtements. Il est vrai que chacun ne pourra pas aller, dans la pratique, aussi loin que vont nos pensées lorsque rien ne les arrête sur le papier: mais enfin, lors même qu'on ne pourra pas arriver jusqu'à la perfection dans ce travail, il ne sera pas inutile de l'avoir connue, et de s'être efforcé d'y atteindre; c'est le meilleur moyen d'en approcher. 1. Bientôt après, faites un portrait du cruel et impie Antiochus, qui meurt dans une fausse pénitence: montrez sous ce persécuteur les victoires des Macchabées, et le martyre des sept frères du même nom. Il reste à montrer la nécessité de la prière, fondée sur le besoin de la grâce, que nous avons déjà expliqué. Dans le choix des divertissements, il faut éviter toutes les sociétés suspectes. Si une fille s'ennuyait moins à être auprès de sa mère, elle n'aurait pas tant d'envie de lui échapper pour aller chercher des compagnies moins bonnes. Ne manquez pas de relire souvent avec les enfants les endroits où Jésus-Christ promet de soutenir et d'animer l'Eglise, afin qu'elle conduise ses enfants dans la voie de la vérité. Les femmes sont éloquentes en conversation, et vives pour mener une cabale. Dans cette oisiveté, une fille s'abandonne à sa paresse; et la paresse, qui est une langueur de l'âme, est une source inépuisable d'ennuis. Il faut même toujours faire entendre distinctement aux enfants à quoi se réduit tout ce qu'on leur demande, et moyennant quoi on sera content d'eux; car il faut que la joie et la confiance soient leur disposition ordinaire: autrement on obscurcit leur esprit, on abat leur courage; s'ils sont vifs, on les irrite; s'ils sont mous, on les rend stupides. Jacqueline Pascal. Cette mollesse du cerveau fait que tout s'y imprime facilement, et la surprise de nouveauté fait qu'ils admirent aisément et qu'ils sont fort curieux. Il faut se borner à lui rendre claire et sensible, s'il se peut, ce qu'elle entend et ce qu'elle dit tous les jours. Romulus et Rémus 179. 73. Ennemie de la mollesse et de l'oisiveté, elle gagne sa vie par son travail, dans sa propre maison, et au milieu de ses biens mêmes. Vous croyez que tout cela est innocent; mais vous vous trompez: tout tire à conséquence en cette matière. à rien d'utile. Puis ramenez le peuple à Jérusalem, et faites-lui réparer ses ruines; faites une peinture riante de sa paix et de son bonheur. Rien n'y servira tant que de mettre d'abord auprès d'eux des gens qui ne leur montrent jamais rien de dur, de faux, de bas et d'intéressé. Aussi n'y a-t-il d'ordinaire que caprice dans les modes. Le monde n'éblouit jamais tant que quand on le voit de loin, sans l'avoir jamais vu de près, et sans être prévenu contre sa séduction. Où sont les gouvernantes capables de l'entendre? De tels ouvrages ne peuvent avoir aucune vraie beauté, si la connaissance des règles du dessin ne les conduit. La beauté, direz-vous, trompe encore plus la personne qui la possède, que ceux qui en sont éblouis; elle trouble, elle enivre l'âme; on est plus sottement idolâtre de soi-même, que les amants les plus passionnés ne le sont de la personne qu'ils aiment. Outre l'avantage inestimable d'enseigner ainsi la religion aux enfants, ce fonds d'histoires agréables, qu'on jette de bonne heure dans leur mémoire, éveille leur curiosité pour les choses sérieuses, les rend sensibles aux plaisirs de l'esprit, fait qu'ils s'intéressent à ce qu'ils entendent dire des autres histoires qui ont quelque liaison avec celles qu'ils savent déjà. Dites-leur donc ce qu'on peut faire pour empêcher les abus, les violences, les chicanes, les faussetés si ordinaires à la campagne. Quand on ne s'est encore gâté par aucun divertissement, et qu'on n'a fait naître en soi aucune passion ardente, on trouve aisément la joie; la santé et l'innocence en sont les vraies sources: mais les gens qui ont eu le malheur de s'accoutumer aux plaisirs violents perdent le goût des plaisirs modérés, et s'ennuient toujours dans une recherche inquiète de la joie. Montrez-leur que c'est par amitié, et par le besoin où ils sont d'être redressés, que vous êtes attentif à leur conduite, et non par l'admiration de leur esprit. Contentez-vous de ne faire jamais entrer ces choses dans les instructions qu'on donne sur le christianisme. Si on trouve un enfant un peu raisonnable, je crois qu'il faut l'engager insensiblement à demander qu'on lui dise ses défauts; c'est le moyen de les lui dire sans l'affliger: ne lui en dites même jamais plusieurs à la fois. Qu'elles soient libres pour témoigner leur ennui quand elles s'ennuient. Mais comme l'autorité d'une mère court risque de s'user, et comme ses plus sages leçons ne persuadent pas toujours une fille contre son goût, je souhaiterais que les femmes d'un mérite approuvé dans le monde, qui sont de vos amies, parlassent avec vous en présence de cette jeune personne, et sans paraître penser à elle, pour blâmer le caractère vain et ridicule des femmes qui affectent d'être savantes, et qui montrent quelque partialité pour les novateurs en matière de religion. Chez eux ce n'était pas seulement les personnes d'une naissance distinguée, c'était le peuple entier qui naissait tempérant, désintéressé, plein de mépris pour la vie, uniquement sensible à l'honneur et à la sagesse. DE L'ÉDUCATION DES FILLES. C'est ce que l'on remarque à travers, d'une part, les écrits essayistes de Fénelon (Traité de l'éducation des filles, 1689) et de Jean-Jacques Rousseau (Émile ou De l'éducation, 1762), et, de l'autre, le récit romanesque d'Émile Zola (Pot-Bouille, 1882), ou encore l'entretien autobiographique d'Annie Ernaux (Le Vrai Lieu, 2014). Oui. L'enfant vous fait une question; et, avant que vous répondiez, ses yeux s'enlèvent vers le plancher, il compte toutes les figures qui y sont peintes, ou tous les morceaux de vitres qui sont aux fenêtres: si vous voulez le ramener à son premier objet, vous le gênez comme si vous le teniez en prison. Trouvé à l'intérieur – Page 648François de Salignac de La Mothe- Fénelon, Fénelon ... Enfin N'ai - je pas montré combien la distinction des j'écris bien plus pour éclairer la multitude des textes courts et des textes longs , des textes que gens neutres , qui ont ... Trouvé à l'intérieur – Page 198archevêque de Cambrai François de Salignac de La Mothe- Fénelon ... Plus ma D'un protestant qui a cité l'Éducation des Filles . conscience me rendait ce témoignage assuré , plus Vous dites que « les étrangers mêmes savaient ma ... Quelle consolation pour eux de recevoir encore un renouvellement de l'onction sacrée pour ce dernier combat!
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